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Le guitariste de légende Eric Clapton sur scène. (Orsans Distribution)

Télé. Guitariste de légende, véritable icône du blues et du rock, à 73 ans Eric Clapton se raconte pour la première fois dans « La vie en blues ». Un documentaire musical de Lili Fini Zanuck – sorti en France en 2019 sous le nom de « Life in 12 bars »-  mêlé d’archives personnelles et de témoignages rares, qui retracent la destinée du musicien anglais en nous plongeant dans sa vie, ses doutes, ses errements et son amour du blues, hérité des artistes noirs américains, qui a fortement influencé son style. A voir vendredi 6 janvier sur Arte – 22h20, suivi de « Nothing but the Blues », l’histoire du blues racontée par Eric Clapton et filmée par Martin Scorsese à 0.30.


Eric Clapton a joué de la country, du reggae ou du jazz-rock, mais sa véritable inspiration, l’étoile qui l’a guidé toute sa vie, est assurément le blues


affiche du documentaire life in 12 barsGuitariste-chanteur, Eric Clapton avant sa carrière solo, fut soliste des Yardbirds et des Bluesbreakers de John Mayall. Il fonda le mythique groupe de rock psychédélique Cream, joua de la country, du reggae ou du jazz-rock, mais sa véritable inspiration, l’étoile qui l’a guidé toute sa vie, fut assurément le blues. Dans le documentaire musical « La vie en blues » (sorti en France en 2019 sous le nom de « Life in 12 bars »), que lui consacre la réalisatrice américaine Lili Fini Zanuck, Eric Clapton fait part dès les premières images de sa passion pour cette musique héritée des musiciens noirs américains, qui a fortement influencé son style. A l’image de B.B.King, dont Clapton fut très proche et dont la mort à 89 ans en mai 2015, a bouleversé le guitariste, qui face caméra, l’air grave, fait part de son immense tristesse : « Je le remercie pour l’inspiration et les encouragements qu’il m’a donné en tant que musicien et pour l’amitié que nous avons eue ».

A vingt ans, il écoutait en boucle l’album « Live at the Regal » de BB King paru en 1965. C’est là que tout  a commencé pour Eric Clapton et lui a donné l’envie de continuer dans la musique, qu’il a si souvent eu envie d’abandonner, doutant en permanence de son talent de musicien.

Né en 1945 dans le Surrey en Angleterre d’un père soldat Canadien et d’une mère Anglaise, il fut très tôt abandonné par sa mère et élevé par ses grands-parents jusqu’à ce qu’il découvre à l’âge de 9 ans, que celle qu’il pensait être sa grande sœur, de seize ans son aînée, était sa réelle génitrice. Il en gardera une profonde blessure et un réel traumatisme.

Introverti, d’un tempérament plutôt solitaire, il se réfugia dans la musique, écoutant à la maison Muddy Waters, Chuck Berry, Bo Diddley… Inscrit à l’école d’art de Kingston à l’âge de 15 ans, il s’intéresse à toutes les expressions artistiques, la littérature, le cinéma français ou japonais.

Il lit Baudelaire, Kerouac, Ginsberg, Steinbeck, tout en jouant sur sa guitare, qu’il avait reçu enfant, qui lui permet de faire passer toutes ses émotions : « Le blues m’a mené vers les amis que je devais avoir » dit celui qui a eu la chance de croiser la route de B.B. King, des Rolling Stones, Jimi Hendrix, Aretha Franklin, Bob Dylan, des Beatles. Le documentaire témoigne également de son amitié avec Georges Harrison et de ses amours impossibles avec Pattie Boyd, la compagne de ce dernier, qui lui inspira son plus grand tube « Layla » écrit durant sa période au sein du groupe Derek and the Dominos.

B.B.King: « Je n’ai jamais rencontré un homme meilleur, un homme plus généreux que mon ami Eric Clapton »

Plus qu’un film musical retraçant le parcours de Clapton « La vie en blues » nous plonge dans son intimité, ses errements, ses doutes, ses relations amoureuses, ses addictions à l’alcool et à la drogue. Des images, parfois dérangeantes où l’on voit le musicien sniffer de la cocaïne où tituber sur scène. Une période sombre et douloureuse pour l’artiste, qui avait déjà perdu son fils Conor à 4 ans, mort d’une chute accidentelle du 53ème étage d’un immeuble à New-York, tragédie qui lui fit écrire la sublime chanson « Tears in Heaven ».

Eric Clapton:  » Bientôt, on aura oublié ce que j’ai fait ou qui je suis. Et cela ne me gêne pas du tout »

Chanteur et guitar hero de légende, la musique aura sauvé de ses maux celui que l’on voit à la fin, épanoui et souriant dans des vidéos familiales, entourée par ses trois dernières filles. A 73 ans, parvenu à une certaine sérénité, il relativise, se moquant de sa célébrité : « Je suis fier de ce que j’ai accompli, mais c’est de la poussière. Bientôt, on aura oublié ce que j’ai fait ou qui je suis. Et cela ne me gêne pas du tout ».

Mais la scène la plus émouvante est sans doute celle qui clôt ce documentaire un peu long (2h06mn) où se mêlent archives personnelles, performances et témoignages rares. Tel cet hommage lors d’un concert de B.B. King, alors âgé de 81 ans, à Eric Clapton qui se tient en arrière de la scène ému d’entendre les paroles du roi du blues : « Eric est un grand artiste. J’ai fait le tour du monde, joué dans 90 pays, j’ai rencontré plein de gens, des rois, des reines, mais je n’ai jamais rencontré un homme meilleur, un homme plus généreux que mon ami Eric Clapton. Que tu vives pour l’éternité et un jour ! Et quand on va m’enterrer, que j’entende ta voix parmi les dernières dire que lorsqu’on était vivants, on était amis ! ».

Victor Hache

  • « La vie en blues » (« Life in 12 bars »), documentaire sur Eric Clapton de Lili Fini Zancuk. A voir vendredi 6 janvier sur Arte – 22:25. Et sur arte.tv du 06/01/2023 au 04/02/2023
  • « Nothing but the Blues », l’histoire du blues racontée par Eric Clapton et filmée par Martin Scorsese, Arte -0.30

 

 

 

 

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