Quand vient l'automne
"Quand vient l'automne" : Michelle (Hélène Vincent) se promène en forêt avec son petit-fils Lucas (Garlan Erlos) venu passer quelques jours (©FOZ/France-2 Cinéma/Playtime).

Sortie cinéma/« Quand vient l’automne ». Hélène Vincent est une mamie gâteau qui adore son petit-fils mais n’a pas livré tous ses secrets dans le nouveau film de François Ozon. « QUAND VIENT L’AUTOMNE » (ce mercredi 2 octobre sur les écrans) est une chronique familiale campagnarde sur le ton de la comédie dramatique, qui mélange séquences d’émotion et moments de suspense.


« QUAND VIENT L’AUTOMNE » :  un film bienveillant qui ne manque pas d’émotion, qui dresse le portrait d’une grand-mère aux apparences simples mais qui a ses zones d’ombre


Elle interprète Michelle, une grand-mère bien sous tous rapports, autrefois Parisienne mais qui vit une retraite paisible dans un petit village de Bourgogne. Elle habite dans une grande maison, cultive son potager, va à la messe, accompagne en voiture son amie Marie-Claude (Josiane Balasko), dîne seule et ne semble pas trop souffrir de la solitude.

À la Toussaint, sa fille Valérie (Ludivine Sagnier), en instance de divorce, vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas, 10 ans, pour la semaine de vacances. Mais le premier soir, au dîner, Michelle cuisine des champignons que seule Valérie mange, et celle-ci est intoxiquée.

Événement imprévu

Rien de grave, mais c’est la rupture entre la mère et la fille, aux relations très tendues –on comprendra plus tard pourquoi. Valérie rentre à Paris avec Lucas et ne veut plus que celui-ci voie sa grand-mère.

La vie continue pour Michelle, qui se morfond de cette séparation. Un événement imprévu va changer son existence devenue triste, par l’intermédiaire de Vincent (Pierre Lottin, vu récemment dans TOUT LE MONDE M’APPELLE MIKE et VIVANTS, et qu’on verra bientôt dans EN FANFARE), le fils de Marie-Claude qui vient de sortir de prison…

Suspense dans le dernier quart d’heure

Mis à part l’épisode initial du dîner aux champignons vénéneux, la première partie du film a le calme de ce petit village bourguignon, l’atmosphère est anodine et le rythme lent. Ce n’est qu’à la mi-film qu’il va se passer des choses, et qu’on en apprendra d’autres –et notamment sur cette grand-mère solitaire–, avec des moments de suspense dans le dernier quart d’heure.

Cette construction de l’histoire a été voulue par François Ozon, qui a écrit le scénario du film. « Il y a une volonté de simplicité et de douceur dans la mise en scène, traversée d’une tension et d’un suspense sur les véritables enjeux des personnages, qui sont confrontés à des cas de conscience complexes, au-delà du bien et du mal », explique-t-il.

Films très différents

Il a réalisé des films très différents les uns des autres, comme un touche-à-tout qui s’intéresse à divers sujets et aime varier la façon de les aborder et de raconter des histoires, de HUIT FEMMES (2001) et SWIMMING POOL (2002) à « GRÂCE À DIEU » (2019) ou ÉTÉ 85 (2020). Son précédent film, MON CRIME, était une comédie policière en costumes tirée d’une pièce de théâtre de 1934.



Dans « QUAND VIENT L’AUTOMNE », film bienveillant qui ne manque pas d’émotion, avec une jolie fin douce-amère, il dresse le portrait d’une grand-mère aux apparences simples mais qui a ses zones d’ombre. Entre les non-dits familiaux et l’amour d’une mamie sympathique pour sa fille ingrate et son petit-fils attentionné, il glisse l’idée –à travers deux personnages du film– que chacun a droit à une seconde chance dans la vie.

Deux jolis rôles

Surtout, il a voulu imaginer deux jolis rôles pour Hélène Vincent, 81 ans, et Josiane Balasko, 74 ans, qui donnent au film toute son épaisseur: « le désir premier était avant tout de filmer des actrices d’un certain âge. De montrer la beauté des rides sur leur visage, faites du temps qui passe et de leur expérience de la vie ».

Quant à l’idée de départ de l’intoxication aux champignons, elle vient, raconte-t-il avec humour, « de mon histoire personnelle. Enfant, une de mes tantes avait organisé un repas de famille où elle avait cuisiné des champignons, qu’elle avait elle-même ramassés. Pendant la nuit, tout le monde avait été très malade, sauf elle, qui n’en avait pas mangé. Cette histoire m’avait fasciné et je soupçonnais ma tante, si gentille et bienveillante, d’avoir voulu empoisonner toute la famille (ce qui était un peu mon désir profond)! »

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Normalement on n’a pas le droit d’empêcher une grand-mère de voir ses petis-enfants » (Josiane Balasko).


  • A voir :« QUAND VIENT L’AUTOMNE » (France, 1h42). Réalisation: François Ozon. Avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Ludivine Sagnier (Sortie 2 octobre 2024)

cinégong logoRetrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong


 

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