Spectacle. La compagnie de théâtre de rue Royal de Luxe vient de présenter à Villeurbanne deux immenses chiens articulés dont son Bull Machin conçu et construit spécialement pour la ville, capitale de la culture 2022. C’était l’évènement phare de cette exceptionnelle programmation de plus de 700 rendez-vous, concerts, expositions et créations de tous ordres qui animent cette ville pendant cette année capitale.
Villeurbanne 2022 : une année aussi riche que capitale pour la culture
Ces trois journées avec Royal de Luxe ont réuni 150 000 spectateurs de tous âges autour d’un spectacle de rue impressionnant de fantaisie et d’humour décalé comme sait en proposer la troupe nantaise de Jean-Luc Courcoult. Les deux énormes chiens ont arpenté Villeurbanne accompagnés de nombreuses familles et se sont affrontés pour conclure lors d’une course qui restera certainement dans les mémoires de tous les participants dont, beaucoup sont venus de très loin pour profiter de ces instants d’émerveillement partagés.
Cette année avait été marquée jusque-là par un Festival de musique entièrement organisé en 6 mois par un groupe de jeunes villeurbannais. Malgré une météo menaçante, 45 000 spectateurs ont participé à cet événement. Assistés de plusieurs professionnels et des services municipaux, les jeunes ont montré leur capacité à concevoir et à réussir ce projet fou qui nécessite en général une année pleine de mise en place pour un évènement de cette ampleur.
Le TNP de Jean Bellorini a accueilli ensuite pendant trois semaine Ariane Mnouchkine et son Théâtre du Soleil qui a fait salle comble avec L’Ile d’or, un spectacle dont nous avons rendu compte dans We Culte.
Le 21 juin une immense Fête de la Musique était organisée en association avec la ville de Lyon. Un long boulevard musical réunissant les deux communes a rassemblé des milliers de participants qui ont pour également fêter l’anniversaire des 40 années de ce rendez-vous populaire en présence de Jack Lang, son initiateur.
Stéphane Frioux, adjoint à la culture de Villeurbanne qui a initié et veillé au succès de cette année capitale, insiste de son côté sur les projets qui vont se poursuivre après 2022. La municipalité a entamé par exemple un travail en profondeur pour promouvoir la culture en direction des plus jeunes générations.
Cela s’est traduit par la mise en place dans les écoles, sous l’appellation de « minimixes », d’un ensemble de fonctions, dotées d’un personnel dédié, qui ont pour vocation d’assurer une médiation entre les artistes, l’art et le public scolaire.
Une autre initiative pérenne est la création de parcours de découverte du patrimoine architectural de la commune comme l’imposant quartier des Gratte Ciel construit dans le style Art Nouveau des années 30. La Métropole de Lyon disposera désormais de la mise en valeur de richesses patrimoniales tout à fait complémentaires à celles du site romain de Fourvière et du quartier Renaissance du Vieux Lyon.
Ce tourbillon d’évènements va bien sûr laisser aussi des traces dans toutes le mémoires et susciter probablement de nombreuses vocations dans tous les domaines de la culture. Mais cette année n’est pas encore finie. Le 18 octobre ouvre une exposition de photos de l’Institut de Monde Arabe « Son oeil dans ma main – Algérie 1961-2019 » associant Raymond Depardon et l’écrivain algérien Kamel Daoud et on évoque un spectacle qui devrait conclure cette année capitale en décembre 2022.
Une sélection a été lancée pour désigner une nouvelle capitale de la culture en 2024 : trois candidatures restent en course à ce jour : les agglomérations de Bourg-en-Bresse et d’Alès ainsi que le Pays de Montbéliard. Le nom du lauréat sera annoncé d’ici la fin de l’année.
Yves Le Pape
