Alain Chamfort https://www.facebook.com/alainchamfortofficiel n’est pas un artiste qui squatte les médias. Sauf que tout le monde a son nom en mémoire depuis l’énorme succès en 1980 deManureva, chanson écrite en collaboration avec Serge Gainsbourg, en hommage au navigateur Alain Colas disparu en mer : « Ça a été le succès d’une chanson », confie le chanteur qui n’a jamais voulu saturer l’espace de sa présence par goût de la discrétion. « Quand vous avez du succès, d’un seul coup votre vie change et vous ne la maîtrisez plus de la même manière », souligne celui qui a toujours préféré sa liberté et exister à travers les opportunités artistiques : « Je me suis adapté et ma vie a souvent été faite de hasards et de rencontres. Je ne suis pas quelqu’un qui a un plan dans la tête et veut l’imposer à tout le monde. »
Ses disques se sont souvent situés sur le terrain de l’affect
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=VvqIL-6Az6U&w=420&h=315]
En 2003, Chamfort a sorti le Plaisir chez Emi/Delabel. Un album qui n’a pas eu le succès escompté, la major du disque n’ayant pas voulu l’exploiter après avoir rendu son contrat au chanteur qui ne vendait pas assez : « Ça coupe un peu les jambes. On a l’impression de ne pas être allé au bout des choses et que l’album n’a pas eu sa chance. Il y a le sentiment de quelque chose d’avorté. » Être artiste ? « C’est compliqué pour mille raisons. Il y a eu l’évolution des technologies, les propriétaires des maisons de disques ont laissé passer le train Internet et ont été dépassés par des modèles comme iTunes. Ils perdaient la base qu’est le support physique et n’avaient pas verrouillé les possibilités d’exploitation par le téléchargement. L’économie du disque s’est effondrée et les artistes en subissent les conséquences. » Depuis, il y a eu Une vie Saint-Laurent, album écrit avec Pierre-Dominique Burgaud sur le parcours du couturier, ou Elles et lui, disque de duos féminins (Vanessa Paradis, Camélia Jordana, Keren Ann, Jenifer, Élodie Frégé…) de reprises de ses plus grandes chansons. Aujourd’hui, il revient avec un nouvel opus (Pias Le Label), réalisé par l’arrangeur Frédéric Lo (Daniel Darc, Stephan Eicher..), qui a su se glisser avec bonheur dans son univers : « Il a essayé d’être dans la continuité de mes albums. J’ai trouvé son approche bienveillante et intelligente. » Pour les textes, Chamfort a fait appel à son complice Jacques Duvall avec lequel il a écrit de nombreux tubes (la Fièvre dans le sang, Traces de toi, Clara veut la lune…) : « On a créé ensemble une identité, dit-il. Lui a trouvé l’interprète, moi l’auteur. C’est rare de trouver une personne qui vous permet d’avoir une cohérence, un langage, un point de vue qui s’installe. » Musicien, compositeur, il a accompagné à ses débuts Jacques Dutronc dans ses tournées, croisé la route de Claude François au sein de son label Flèche et a travaillé avec Serge Gainsbourg qui lui a écrit des titres restés dans l’inconscient collectif tels Bambou ou Chasseur d’ivoire, extraits de l’album Amour année zéro. Ses disques se sont souvent situés sur le terrain de l’affect. D’où ses nouvelles chansons qui parlent d’amour-haine (Le diable est une blonde), de créatures troublantes (Deux Poignards bleus), de vie de couple (Ensemble) : « Ça parle des différentes possibilités qu’on a de réagir dans ce qui nous arrive en termes de relations amoureuses. » Chamfort invite à danser sur la solaire et pop Joy, chante Où es-tu ? en duo avec Charlotte Rampling et évoque la fragilité de l’existence dans On meurt qui, explique-t-il, est « un hymne à la vie ». Un registre élégant aux mélodies envoûtantes. Une nouvelle aventure pour le chanteur qui s’apprête à retrouver la scène avec un concert aux Francofolies le 14 juillet, prélude à une tournée à la rentrée.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=HT8G0u1UwUg&w=560&h=315]