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Après 3e Temps, 
le slameur de Saint-Denis revient avec Funambule. Un album réalisé avec la complicité du trompettiste 
de jazz Ibrahim Maalouf.

Funambule, c’est vous dans la vie ?

Grand Corps Malade. J’ai l’impression que, quelles que soient les périodes, on est toujours à la recherche d’un certain équilibre entre sa vie privée ou sa vie professionnelle. Un équilibre, comme je le dis dans l’album, entre « bitume et tapis rouge ». Je viens d’un milieu populaire, j’ai grandi à Saint-Denis et il y a eu cette aventure artistique où j’ai connu un peu l’autre côté du système, le show-biz et les paillettes. Je ne crache pas dessus, je ne dis pas que ce n’est pas bien, mais en tout cas c’est bien de garder un certain équilibre.

Par peur de perdre pied avec la réalité ?

Grand Corps Malade. Quand tes disques et que les tournées marchent bien, que tout le monde est autour de toi, c’est bien d’avoir des activités qui permettent de faire la balance. C’est pour cela que je tiens à continuer les ateliers slam dans les prisons, dans les écoles et créer des choses qui permettent d’aller à la rencontre des vraies gens. Non pas parce que j’ai peur de ne pas toucher terre, mais parce que j’ai besoin de cette réalité. Ça me permet d’être bien, de me sentir à ma place, de durer dans ce métier.
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Vous ouvrez votre album par les trois coups du théâtre. Est-ce à dire que, pour vous, 
il y a une part de spectacle, 
un jeu d’acteur des mots, 
dans la manière d’amener 
le slam sur scène ?

Grand Corps Malade. C’est une intro théâtrale, comme une ouverture de rideau sur une vie qui démarre. C’est vrai qu’on joue avec les mots, les sonorités, mais, sur le fond, il n’y a pas beaucoup de fiction dans ce que je raconte. Je parle de ce qui m’arrive, de ce que je vois, du monde qui m’entoure. Je compare cela à des petites chroniques ou même à du journalisme. Le slam c’est de l’observation. Il faut que ça sonne, que ce soit joli. Il y a des jeux de mots. Moi, j’écris uniquement en vers. Ce n’est pas le cas forcément de tous les slameurs. Le slam, ce n’est pas rimes obligatoires ! Moi, c’est ce qui m’amuse. J’écris au feeling quand il y a un truc qui m’inspire.

Musicalement, vous avez largement ouvert votre univers… Une façon de 
vous renouveler ?

Grand Corps Malade. J’ai l’impression, dans ce quatrième album, que j’ai encore des choses à raconter et de me renouveler dans les thèmes parce que ma vie évolue. Donc, l’enjeu, il est surtout musical. Comment mettre en musique tous ces textes, en évoluant, en cherchant d’autres choses ? J’ai la chance d’avoir rencontré Ibrahim Maalouf, grand trompettiste plutôt jazzman, et qui a apporté plein de sonorités. Je lui ai demandé des rythmiques un peu costaudes sur certains morceaux. C’est la première fois qu’on fait de la programmation sur ordinateur. Il y a beaucoup de beats électroniques alors que jusqu’ici tout était acoustique avec de vrais instruments et une vraie batterie. On a voulu aller vers l’électronique pour amener une nouvelle couleur musicale, plus musclée.

Côté invités, il y a des atmosphères très différentes, avec la participation 
de Sandra Nkaké ou de Francis Cabrel…

Grand Corps Malade. Pour les collaborations, j’ai toujours aimé aller dans des directions où on ne m’attendait pas. J’ai chanté avec I Muvrini, avec Calogero, avec Charles Aznavour. Le duo avec Francis Cabrel a énormément de sens pour moi. J’ai été parrain l’an dernier des rencontres d’auteurs-compositeurs d’Astaffort, dans le Lot-et-Garonne, qu’il organise dans son village depuis quinze ans. J’ai écrit une chanson pour lui et moi et je lui ai dit : « Demain on la fait sur scène comme les stagiaires, on se met en danger comme eux. » Il a joué le jeu. C’est un des stagiaires, Ours, qui l’avait mise en musique. Ça a super bien marché sur scène, du coup, on l’a enregistrée pour garder une trace.

Parlez-nous de la chanson Course contre la honte en duo avec Richard Bohringer ?

Grand Corps Malade. C’est un dialogue entre un jeune que je représente et un ancien que j’appelle Tonton. Le jeune est inquiet quant à l’avenir et le vieux dit « accroche-toi mon bonhomme, on va le reconstruire ce monde, il faudra de l’utopie, du courage, mais on ne va rien lâcher ». C’est d’abord un constat qu’on va dans le mur avec ce système qui met la moitié des gens sur le bord de la route et oublie de mettre l’être humain au cœur des préoccupations. On est dans une course effrénée au profit, à la rentabilité, on est dirigé par des banquiers et c’est la finance qui nous gouverne. Je pense que c’est bien qu’il y ait une réponse humaniste qui dise : « Il faut se battre. On va le reconstruire ce monde. »
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Équilibriste de la scène slam 

Depuis son premier album, Midi 20, en 2006, Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade s’amuse avec les mots, tel un funambule de la rime. À lui la scène slam, le plaisir de la langue et des nouvelles sonorités ! Si au début sa tchatche poétique était mise en valeur dans un relatif dépouillement musical, il a su, au fil de ses disques, faire évoluer son univers. Réalisé par le trompettiste de jazz d’origine libanaise Ibrahim Maalouf, son nouvel opus possède un souffle hip-hop mêlé d’ambiances rappelant l’univers du music-hall (Au théâtre). Un slam partagé avec la chanteuse franco-camerounaise Sandra Nkaké (Te Manquer), Francis Cabrel (la Traversée) ou encore Richard Bohringer dans Course contre la honte. La chanson la plus politique de l’album.

Album Funambule chez Believe Recordings. Tournée du 23 janvier 
au 20 juin. Concert le 7 mars 
au Grand Rex.

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