Sallepleyel1Le tribunal de commerce de Paris a décidé de geler la concession de la salle 
de musique classique, dont l’exploitation devrait être confiée à un exploitant privé.

L’affaire était déjà compliquée. C’est en train de devenir un véritable imbroglio juridique qui vient s’ajouter à l’ouverture, en janvier prochain, de la Philharmonie, qui va modifier profondément le paysage musical parisien. Dans ce cadre, il avait été entendu que la salle Pleyel ne serait plus vouée à la musique classique, sa programmation devant être accueillie par la Philharmonie, mais à un répertoire plus diversifié tourné vers les musiques actuelles, le jazz, le rock ou l’humour. La Cité de la musique, propriétaire de Pleyel, devait ainsi concéder l’exploitation de la célèbre salle art déco de l’ouest parisien à un opérateur privé. Six candidats à la reprise ont répondu à l’appel d’offres et avaient jusqu’au 30 septembre pour déposer un dossier. Lagardère, Vivendi, Morgane Productions, Vente-privée.com, Filmalac et Jean-Marc Dumontet devaient être auditionnés en novembre par Laurent Bayle, directeur de la Cité de la musique et président de la Philarmonie. Les candidats devront patienter et peut-être revoir leurs ambitions depuis que la justice a gelé, mardi, le projet de concession de la salle Pleyel. Le tribunal de commerce de Paris a en effet interdit à la Cité de la musique de conclure un contrat de concession du prestigieux établissement musical du faubourg Saint-Honoré, dans l’attente d’un jugement sur les conditions du rachat de Pleyel. Un rebondissement qui fait suite à la saisie en référé du tribunal de commerce par Carla Maria Tarditi, en instance de divorce avec Hubert Martigny, propriétaire de la salle de 1998 à 2009.

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L’ancienne directrice générale et artistique de Pleyel considère qu’Hubert Martigny aurait alors accepté une vente pour 60,5 millions d’euros, un prix inférieur à la valeur de l’établissement qu’elle estime à 110 millions d’euros, hors fond de commerce. La Cité de la musique a aussitôt réagi après avoir pris connaissance avec « stupéfaction » de la décision du tribunal et fait appel. Pour l’établissement public, le tribunal de commerce « a pris une décision qu’il n’avait, à l’évidence, nulle compétence pour adopter et qui porte une atteinte directe à l’exécution d’une mission de service public ». Une affaire à suivre, en espérant que la musique ne paie pas les pots cassés de ces fausses notes juridico-financières.

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