Photo. Pour sa 17ème édition, le Festival Photo de La Gacilly nous fait découvrir le continent sud-américain. Il s’articule cette année sur la thématique « VIVA LATINA ! ». Une exposition à ciel ouvert dans ce village du Morbihan qui invite à un passionnant voyage en Amérique latine, de l’Equateur à l’Argentine, Brésil, Bolivie et Chili, avec pas moins de 600 œuvres présentées. Un événement haut en couleur, le tout sous l’œil du toucan de l’affiche, appareil photo en bandoulière…
Associatif, l’événement de La Gacilly est devenu au fil du temps l’un des plus grands festivals photo d’Europe, reconnu pour son excellence artistique et pour son expérience immersive au cœur d’un patrimoine historique, naturel et humain exceptionnel
Durant tout l’été, La Gacilly se transforme en une immense galerie à ciel ouvert. C’est bien en plein air, dans les jardins, les bois et les venelles de ce charmant village du Morbihan que nous découvrons les photographies en grand format du Festival Photo de Gacilly, disséminées dans le bourg et ses alentours. Les photographes exposés ont surpris des scènes en Bolivie, Brésil, Chili ou Mexique, partout où les hommes de l’immense continent qu’est l’Amérique latine, vivent, travaillent, souffrent parfois.
Ces grands photographes témoignent de notre temps et cherchent à sensibiliser le public à la protection de l’environnement et à certaines civilisations menacées de disparition. La Gacilly photo, entend ainsi être plus que jamais un acteur « engagé de la transition écologique et sociétale » explique Auguste Coudray, Président de l’événement, qui chaque année, aide à prendre conscience de la fragilité de notre écosystème.
Parmi les photographes exposés, le franco-brésilien Sebastiao Salgado est celui qui a fait découvrir la mine d’or de Serra Pelada au Brésil. Nous avions vu alors des centaines d’individus dans une fosse de 200 m de profondeur, presque nus, s’affairant à trouver de l’or. C’était en 1986. Aujourd’hui la mine de l’enfer est heureusement fermée.
Tomàs Munita a choisi le Chili et la Patagonie en Argentine. Il est parti avec des gauchos (ces cavaliers de l’immense pays), leurs chevaux et leurs chiens, dans le vent des plaines et le froid de la Terre de Feu. Il en a rapporté des images semblant venir d’une autre époque, un monde encore beau et sauvage mais se rétrécissant un peu plus chaque jour.
Changement de continent. Sébastien Leban est allé lui au nord ouest de l’Etat de Washington, aux Etats-Unis, sur l’île de Tangier, cette terre désolée qui s’enfonce lentement dans l’océan. L’érosion gagne et elle risque un jour de disparaître. Certains habitants en doutent et restent dans leurs maisons, tandis que les jeunes gens quittent l’île. Les photographies sont mélancoliques, tristes. Même si nous ne voulons pas être alarmistes, il reste que la désolation est palpable.
Quant à Emmanuel Berthier, il a reçu une commande du Conseil départemental du Morbihan. Le département possède cinq réserves naturelles qui sont autant de sanctuaires. Ce jeune photographe a magnifié une région grâce à ses œuvres simples : la vie à la campagne, les menhirs dressés dans la neige, la mer, les arbres… Il se dégage de ses paysages la magie et l’amour de la nature.
Le Festival La Gacilly Photo se tient entièrement en extérieur. Les expositions sont totalement libre d’accès et offrent un cadre inédit pour une découverte paisible, en trois parcours importants. D’autres expositions (18) plus modestes, soit par le nombre, soit par les dimensions des photographies montrées, sont à voir également sur le lieu. Associatif, l’événement de La Gacilly est devenu au fil du temps l’un des plus grands festivals photo d’Europe, reconnu pour son excellence artistique et pour son expérience immersive au cœur d’un patrimoine historique, naturel et humain exceptionnel.
Se déplacer jusqu’à ce petit bourg c’est aussi faire preuve de soutien envers ce festival gratuit qui chaque année doit trouver des financements publics et privés pour proposer une programmation et des projets attendus chaque été et faire entendre ses messages pour un développement solidaire et durable. Comme le souligne son Commissaire, Cyril Drouhet, « Ce festival veut croire en une humanité positive, c’est le cœur de notre action… ».
Texte Jane Hoffmann
- Festival La Gacilly Photo « ViVA LATINA » jusqu’au 31 octobre 2020. Du lundi au dimanche de 10 h à 18 h.