peintres americains giverny
Martin Johnson Head Le Marais de Newbuyport : l’approche de l’orage vers 1871 Chicago, Terra Foundation for American Art collection Daniel J. Terra

Exposition. Les peintres américains venus à Giverny se sont emparés des tableaux réalisés par Monet et tous ses contemporains. Ils les ont assimilés et en ont restitué un travail pictural différent et pourtant ressemblant par certains aspects, comme le montre l’exposition remarquable provenant de la Terra Foundation for American Art. Intitulée « L’Atelier de la nature 1860-1910 », elle présente une cinquantaine de toiles, huiles, aquarelles, lithographies, à découvrir au Musée des impressionnismes à Giverny, haut lieu de l’école impressionniste française. 

Les peintres américains ont traversé l’océan pour apprendre à Paris. Ils fréquentent les Beaux-Arts, les ateliers des grands maîtres : Monet, Degas, Sisley, Pissaro, Manet, l’Ecole de Barbizon. Ils ont planté leur chevalet dans l’herbe des campagnes et un groupe d’artistes impressionnistes s’est formé à Giverny, autour de Monet

La Terra Foundation for American Art a prêté cinquante œuvres d’impressionnistes américains pour le Musée des impressionnismes Giverny (Eure) situé à 60 kilomètres de Paris. Cette exposition intitulée « L’Atelier de la nature 1860-1910 » nous fait ressentir et aimer ces artistes admiratifs de Monet. Ils ont peint des paysages dans lesquels leur touche est différente de ce que nous connaissons de l’impressionnisme français, mais dans un même esprit. Dans leurs tableaux, ils privilégient des compositions inédites dans une harmonie de teintes souvent claires, très sombres parfois.

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John Leslie Breck Etudes d’un jour d’automne n°2, 1891 Chicago, Terra Foundation for American Art collection Daniel J. Terra

Les grandes meules peintes par John L. Breck (1891) par exemple, deux tableaux, l’un au crépuscule, l’autre en début d’après-midi. La même vue, le contre-jour et le brun foncé pour l’un, la luminosité, le ciel bleu et les meules dorées pour l’autre. John Breck séjourna à Giverny de 1887 à 1891 où il se lia d’amitié avec Monet. Puis Ils se fâchèrent, pour deux raisons : Breck s’éprend d’une de ses belles-filles et il s’inspire de ses meules de foin, bien que la lumière qui s’en dégage soit différente. En fait, c’était plutôt un hommage qu’il rendait au maître.

« Le Matin sur la digue Shinnecock » réalisé par William Merritt Chase (1897) est impressionniste mais il y a un petit quelque chose, les individus sur la plage, la mer bleu foncé, tout cela est moins charmant que chez Antoine Boudin, plus réaliste en quelque sorte. Sentiment que l’on ressent dans « Nuit d’été » de Winslow Homer (1890). Dans cette toile en premier plan, un couple danse, tard le soir sur une plage, plus loin, deux ou trois personnes assises au bord d’une mer agitée, leur silhouette noire à contre-jour. Il faut s’approcher très près pour noter les détails de cette scène insolite….

Qui sont ces artistes ? John Singer Sargent, ami de Monet, Franck W. Benson, James McNeill Whistler, Iness, Mary Cassat – cette dernière peignant beaucoup de personnages, souvent femme et enfant, jeunes filles dans une barque, dans des tons ocre, roux, rappelant Auguste Renoir par le trait et par la couleur. Ces peintres ont traversé l’océan pour apprendre à Paris.

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“William Merritt Chase, Matin sur la digue, Shinnecock, vers 1897. Chicago, Terra Foundation for American Art, Collection Daniel J. Terra © Terra Foundation for American Art, Chicago”

Ils fréquentent les Beaux-Arts, les ateliers des grands maîtres : Monet, Degas, Sisley, Pissaro, Manet, l’Ecole de Barbizon. Ils ont planté leur chevalet dans l’herbe des campagnes, un groupe s’est formé à Giverny, autour de Monet, certains sont allés en Normandie, à Dieppe, Etretat, Honfleur, d’autres sont partis en Bretagne jusqu’à Pont-Aven….

Dans cette seconde moitié du 19ème siècle, encouragés par Napoléon III puis soutenus par la République, tous ont traversé l’océan et leur voyage d’études devient alors un passage obligé. Ils créent ainsi l’impressionnisme américain, dont Giverny est le pivot. Puis, au tournant du 20ème siècle, leur peinture changera petit à petit. Ils délaissent le grand air pur, les scènes campagnardes et montreront les gratte-ciels, les rues, la circulation, la vie urbaine… l’Amérique que nous connaissons.

Jane Hoffmann

 

 

 

 

 

 

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